Le Guildo: Le couvent de Notre Dame du Bon Port

Le couvent de Notre dame du Bon Port se trouve au Guildo sur les bords de l’Arguenon à 10 km de St Malo. Les lieux sont occupés depuis la préhistoire,  mais les vestiges les plus visibles aujourd’hui sont de l’époque médiévale et moderne. Une reconstitution virtuelle est présenté dans la video ci-dessous.

Le Guildo, petit port d’échouage breton au fond de la ria,  est gardé à l’époque médiévale par le chateau du Guildo  qui contrôlait le passage du gué. A chaque époque les seigneurs ont aménagé l’endroit.

Voici une très brève histoire du site.

Pollux et Evelyne, maîtres des lieux

Les premières traces écrites indiquent en 1253 la création d’un port d’aumône[1] constitué de deux chapelles, une de chaque côté du gué, pour accueillir les pèlerins, les voyageurs, les indigents. Celle située sur la rive à l’emplacement du futur couvent des Carmes, sera appelée la chapelle St Julien de l’hospitalier des pauvres du Guildo, elle est tenue par des hospitaliers, les chevaliers de Saint Jean de Jérusalem très probablement.

Après la guerre de succession de Bretagne, Charles de DINAN seigneur du Guildo  deviendra ambassadeur de Bretagne auprès du Duc de Bourgogne. Au faîte de sa puissance il donne à son troisième fils, Robert de DINAN, les terres du Guildo en apanage, qui en 1420, reconstruit son château et crée une collégiale à la place du port d’aumône. La collégiale accueille aussi les voyageurs et les pèlerins, mais sa mission principale est de montrer la puissance du seigneur  et prier pour son salut. L’église de la collégiale dédiée à la Vierge prend le nom de Notre Dame du Guildo.

En 1444. Françoise de DINAN à l’âge de 8 ans, devint la plus riche héritière du duché de Bretagne et prendra possession du Guildo, elle se fiancera dans la collégiale et sera  connue plus tard  comme la gouvernante d’Anne de Bretagne. C’est l’âge d’or du Guildo.

Après le concile de trente et les guerres de religion l’église de la collégiale est dévastée, ruinée. Il faudra attendre 1620 pour que la renaissance des lieux apparaisse, c’est le moment où le couvent de Notre Dame  du Bon Port est construit  sur les restes de la collégiale.

Vue du bâtiment principal

Le couvent est confié à l’ordre des Grands Carmes, ordre  créé au mont Carmel pendant les croisades puis, refoulé en occident par les sarrasins.[2]

En 1758 pendant la guerre de 7ans, les anglais lors d’un raid sur les côtes françaises  investiront le couvent, mais ils seront écrasés par les troupes françaises à la bataille St Cast trois jours après.

Le couvent sera vendu comme bien national en 1790, servira de carrière «  vendu à la pierre » par ses nouveaux propriétaires. Il faudra attendre le milieu du XIX lorsque M. Pichot, l’un des premiers architectes qui ont contribué à la construction du « Dinard station balnéaire », achètera et sauvera ce qui reste.

La maquette virtuelle que nous avons diffusée représente, plusieurs années de recherches dans les archives, mais aussi de fouilles, d’aide des visiteurs et d’échanges avec des collections privées, un résultat que nous avons confronté avec les avis de l’ archéologue de INRAP et des architectes du patrimoine chargé de ce territoire, pour finaliser au mieux  cette restitution des lieux en 1620.  Il reste néanmoins encore des zones d’ombre…et du travail.

Travaux de restauration

Aujourd’hui, nous avons créé une petite association « les compagnons du Guildo » pour  accueillir les  bénévoles, dont une majorité de gadzarts,  qui nous aident régulièrement (dans tous les domaines) pour restaurer les vestiges de l’église de la chapelle du cloître et des jardins.

Dans le but de faire connaitre le site et le faire vivre nous animons le lieu par des visites[3],  des conférences, des expositions, des stages (cf taille de pierre). Ces 6 dernières années plus de 4100 personnes ont participé à nos animations.

Pollux et Evelyne

[1] Nous proposons  une conférence sur l’histoire des ports d’aumône intitulée «  sur les chemins de l’hospitalité »

[2] Nous proposons une histoire de l’ordre des Carmes sous intitulé «  de Jérusalem aux rives de l’Arguenon »